Maman
Texte lu lors des obsèques de Madame Persat
Tu as demandé à être appelée Mamette très vite lorsque l’âge venant tu ne voulais pas d'une Mémé ou d'une Mamy. Et ce nom Mamette, restera dans les souvenirs de beaucoup pour se rappeler de tout ce que tu as fait et de tout ce que tu étais.
Des souvenirs, tu en avais sans fin, et qui remontaient à ta plus tendre enfance.
Passionnée de livres et soutenue par ton institutrice, tu as pu poursuivre tes études, alors que ton avenir était tout tracé près des métiers à tisser de ton père.
« la promo » à l’école normale s’est déroulée pendant la guerre, te laissant nombre de souvenirs.
C'est pendant ces années à Saint Just que tu as fait la connaissance de Papa avec qui tu as fondé une belle famille de 4 enfants : Alain, Henri, Gérard et Florence.
Papa et toi passionnés de poésie et littérature vous avez eu une vie heureuse, pleine de vos engagements, toi pour ton métier avec les tout petits, Papa pour ces passions qu’étaient l’écriture et la montagne. Vous nous avez donné une enfance heureuse avec tout ce qu’on pouvait souhaiter, des études supérieures pour nous quatre, privilégient toujours des vacances, été comme.
Tu disais avoir eu beaucoup de chance dans la vie, mais la chance tu as su aussi la saisir et la favoriser par ton travail et ton dévouement.
Pour toi, éveiller les petits au monde qui les entoure était ta vocation première et un plaisir, justifiant beaucoup de travail et de créations.
Les classes, à l’époque, étaient de plus de 40 tout-petits. Lors de la création de l’école maternelle de la Pépinière (école des Essarts au milieu des HLM pour les rapatriés d’Algérie), tu t’es retrouvée directrice et seule lors de cette première année, à prendre en charge plus de 100 inscrits. Tu y as laissé ta voix.
Obligée d’arrêter la classe car aphone, tu n’as pas voulu faire de l’enseignement par correspondance, tu avais besoin du contact avec les tout petits, et tu t’es engagée comme bénévole auprès des enfants malades hospitalisés pendant plus de 20 ans.
Tes amies, tu en as eu de fidèles, mais ta longévité t’a malheureusement fait vivre le départ de nombre d’entre elles te laissant très triste ces derniers temps.
Ces épreuves, tu les avais atténuées avec la joie de voir arriver tes petits enfants puis tes arrières petits-enfants, ne manquant aucune fête, aucun anniversaire et préparant longtemps à l’avance leurs cadeaux de Noël.