Pour Alain
Il sait que sur les monts la solitude est belle
Celui qui dans la foule est toujours étranger
Il y aura toujours quelque part un berger
Et son troupeau mouvant, avec son chien fidèle,
Qui rêvera la nuit en contemplant les cieux,
Suivra le jour les blancs nuages dans leur course
En jouant d'une flûte et buvant l'eau des sources
Et dormira en paix parce qu'il a foi en Dieu
Par les chemins pierreux des vieilles transhumances
Il foulera l'alpage et ses vastes prairies
Et montera veiller aux prochaines naissances
Plus haut que les forêts et les prés moissonnés
Pour ouvrir au soleil la grande bergerie
Et ses mains berceront les agneaux nouveau-nés.