couple Pierre et Renée Persat
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aide Page mise à jour le 05-12-2020 à 16:42
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Maman

Texte de Gérard pour lors des obsèques de Madame Persat

Tu as demandé d’être appelée Mamette très vite lorsque l’âge venant tu ne voulais pas d'une Mémé ou d'une Mamy.
Et ce nom Mamette, restera dans les souvenirs de beaucoup pour se rappeler de tout ce que tu as fait et de tout ce que tu étais.
C’est ce qui est le plus dur pour moi, de savoir que tous ces souvenirs, toutes ces histoires, toute ton expérience, tu les emportes avec toi.
Des souvenirs, tu en avais sans fin, et qui remontaient à ta plus tendre enfance :
Petite fille, déjà primée en fin d’année scolaire et laissant ton prix d’excellence à une autre, méritante aussi, mais restée sans récompense.
Soutenue par ton institutrice Mlle Combe en primaire, pour que tes parents te laissent poursuivre tes études alors que ton avenir était tout tracé près des métiers à tisser de ton père.
Plus tard, opposée au même inspecteur d'académie qui t'avait honorée quelques années plus tôt et qui ne te voyait qu'en institutrice d’école primaire.

Tu voulais et tu es devenue maîtresse d’école maternelle.

Pour toi, éveiller les petits au monde qui les entoure était ta vocation première et un plaisir justifiant beaucoup de travail et d’inventions.
Pendant la guerre, tu as vécu des moments difficiles, mais que tu relates toujours du bon côté : cette surveillante générale qui se félicite des 8° que lui donne le thermomètre qu'une élève avait juste avant son arrivée, glissé sous son bras puis remis au clou de la porte du dortoir du lycée de Saint Just.
C'est pendant ces années de guerre à Saint Just que tu as fait la connaissance de Papa, heureuse conséquence d'une directive du général Pétain qui obligeait les jeunes filles à avoir des correspondants garçons. Le fils à papa désigné d'office par la procédure administrative, fut avantageusement remplacé, grâce au copain et futur mari de ton amie Gillette : Joan, par Pierre notre futur Papa.

Tu nous as toujours dit que tu avais eu beaucoup de chance dans ta vie, mais la chance tu as su la saisir et la favoriser par ton travail et ton dévouement.
J’aurai bien aimé revoir tes spectacles de marionnettes qui tu improvisais avec Madame Tronchon en suivant les réactions des enfants curieux, apeurés, surpris, enthousiastes, impliqués, et toujours mis en valeur.
D’un bout de laine, 2 cartons et un trombone, tu savais créer des personnages merveilleux pour les enfants.
D’un coup de crayon, répété des centaines de fois, tu inventais des exercices ludiques de grammaire, ou de calcul sur chaque cahier de ta classe (la photocopieuse n’était pas encore inventée)

Tes classes, à l’époque, étaient de plus de 40 élèves, voir même lors de la création de l’école maternelle de la Pépinière, tu as dû prendre en charge seule plus de 100 inscrits de tout âge. Finalement, à tes demandes répétées, la mairie de Bron a fini par t’envoyer une aide éducatrice, mais qui n’avait jamais fait d’accompagnements en maternelle.
Auprès de tes collègues, tu défendais toujours la démarche pédagogique suivant les initiatives des enfants sans forcément suivre la doctrine en vigueur de l’éducation nationale, un peu comme la méthode Montessori.
Les travaux de création, les fêtes d’école, les sorties, tes histoires et chansons, tout était matière à donner une envie d’avenir, à donner des valeurs de respects d’entraide et de solidarité.

Tu m’étonnais toujours quand parlant d’un élève de 4-5 ans, tu expliquais que bien plus tard il avait fait telle ou telle carrière.
Hélas, à trop te donner, tu as dû arrêter très tôt, car aphone tu ne pouvais plus diriger ton école. Cette année-là, tu as perdu physiquement en quelques mois bien des années.
Mais ne rien faire n’était pas acceptable pour toi et tu t’es engagée comme bénévole auprès des enfants malades hospitalisés à Cardio.
Pendant plus de 20 ans, tu les as accompagnés au mieux avec très peu de moyens mais beaucoup de dévouement, et tu as vécue des moments de vie très poignants que les enfants peuvent apporter en toute innocence et sincérité.

L’injustice de la maladie que voit souvent un adulte, est vue par l’enfant comme un fait auquel il faut faire face et contourner au mieux comme celui qui t’a demandé de l’aider à laisser quelque chose après lui car il savait qu’il risquait gros lors de sa prochaine opération et ne voulait pas partir sans rien laisser après lui (l’opération s’est mal passée et ses dessins sont restés).
Mamette, tu me disais être un peu récompensée de tes efforts de plusieurs années, lorsqu’un chirurgien venant chercher un enfant s’intéressait quelques minutes aux travaux qu’il était en train de faire.
Tes amies, tu en as eu de fidèles que seule une période comme la guerre et les restrictions d’après-guerre peuvent souder.
Si nous n’avons, heureusement, pas vécu ces terribles périodes, nous avons malheureusement, moins connus ces moments d’entraide et de solidarité qui forgeaient pour la vie des amitiés sincères.

Ta longévité t’a malheureusement fait vivre leur départ les uns après les autres.
Cette nouvelle épreuve, tu l’as atténuée avec le plaisir de voir arriver tes petits enfants puis tes arrières petits-enfants. Tous ceux en âge de te connaître t’adoraient et tu resteras pour eux comme leur Mamette qui a tricoté ce petit lapin en laine, ou a écrit et illustrée cette petite histoire.

Voilà, c’est la vie qui passe et que l’on doit accepter au risque de ne pas savoir apprécier les bons moments qu’elle nous donne.

Merci Maman.

 

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